Taux de réussite, parlons-en  !

Réforme après réforme, (FAETON, ANTS, DATADOCK, CPF, bientôt (QUALIOPI et CONTRAT TYPE), les autorités ont fait et font encore preuve de beaucoup d’inventivité afin de faire baisser le prix du permis de conduire – comme un leitmotiv – sous la pression de l’opinion publique.

 

L’UBERISATION DE LA PROFESSION

Durant ces dernières années, l’administration n’a pas su ou pas voulu réguler le prix du permis de conduire dans certaines régions, en tenant compte du revenu moyen des familles.

Alors devant l’explosion des demandes et l’urgence de la situation, elle a autorisé sous conditions, différentes aides sociales tels que: (mission local, aide municipale ou régionale, pôle emploi, cpf), et permettant de financer les formations.

Simultanément, elle a laissé se développer d’abord, les sociétés de location à doubles commandes, qui bafouent sans vergogne leurs prérogatives, puis les plateformes en lignes, les auto-entrepreneurs et enfin les candidatures libres.

 

Ainsi, insidieusement mais intentionnellement, la formation et la profession ont été UBERISEES.

 

Aujourd’hui, de nombreux candidats ne comprennent rien au REMC, ou, sous influence sociétale ne l’appliquent pas. Certains obtiennent le permis avec la note minimale de 15 points en conduite pure et 5 points pour les questions (vérifications et premiers secours), car le système de notation favorise des résultats positifs. Cependant, le nombre d’échecs reste important. Alors, afin d’y pallier un nouveau gadget a vu le jour, ou plutôt réapparaît. Les autorités réactivent le taux de réussite.

Qu’appelle-t-on taux de réussite?

Le taux de réussite est l‘un des critères de sélection illusoires, à la disposition des candidats au permis, dans leur choix d’une auto-école plutôt qu’une autre. Il est obtenu par le rapport entre le nombre de candidats présentés, et leur réussite au premier passage à l’examen. Il était tenu à jour jadis par les services préfectoraux du permis de conduire, et personne n’en faisait cas.  Dans le département 95 on prend également en compte  le deuxième passage  pour ce calcul.

 

Ces derniers mois (avant le Covid-19), certains médias se sont emparés du sujet, et établirent des classements censés orienter les candidats, vers les auto écoles les mieux placées de leur liste.

 

-Même si ces classements peuvent sembler exacts, ils sont néanmoins fallacieux car ils sont effectivement remplis d’omissions.

En effet, par la manipulation de la crédulité des candidats, on les poussent à croire qu’ils obtiendront tous le permis au premier ou deuxième passage après vingt heures d’apprentissage, s’il s’inscrivent dans telle ou telle autre auto école classée.

On remarque d’ailleurs que les candidats qui bénéficient des aides citées ci-dessus n’hésitent pas à choisir d’emblé un forfait de 35 voire 40  heures

En cas d’échec aux examens, cette démagogie instille dans l’esprit de certains candidats une suspicion d’arnaque et engendre une aversion exacerbée envers les auto-écoles, ce qui les renvoie invariablement vers l’ubérisation sans aucune remise en question.

 

Pour être honnête, objectif et complet ces classements devraient indiquer :

 

1– Comment les différents candidats appréhendent-ils la formation de conduite, et quel est avant de commencer, le niveau de connaissance de la voiture de ceux qui obtiennent le permis au premier ou au second passage, comparativement aux autres qui le passent trois, quatre ou cinq fois.

2– Quel-est le profil psychopédagogique des apprenants, ainsi que leur expérience de la conduite avant leur inscription en auto-école, et  le nombre d’heures de conduite effectuées entre les deux premiers passages. Bref, le contenu de la fiche d’évaluation de départ en somme.

3-Comment sont classées les auto-écoles qui acceptent d’accueillir les candidats en échec, en reprenant compétence par compétence, de façon sacerdotale, toutes les lacunes et incompréhensions de leur formation précédemment inachevée, dans les écoles du top dix.

 

Ce taux de réussite ne dit pas non plus ce que deviennent les candidats des troisième, quatrième, voire cinquième passage, que ne veulent pas reprendre ces auto-écoles qui affichent les meilleurs résultats, afin de préserver leur classement.

 

Ces classements sous entendent que les formateurs de ces auto écoles sont meilleurs que les autres, alors qu’ils refusent simplement, de façon détournée, de poursuivre la formation des candidats des troisième, quatrième et cinquième passages, à moins que ceux-ci n’y mettent le prix.  Le fameux PRIX.

 

Enfin, sans régler le problème du coût du permis, toutes ces solutions spécieuses n’ont fait qu’augmenter l’insécurité routière par la baisse du niveau des candidats tant en ce qui concerne la compréhension et la maîtrise mécanique, que la connaissance du code de la route.

 

Infos plus

A la reprise des activités, lorsque le Covid-19 le permettra, vous serez probablement tentés de commencer rapidement une formation en auto école, ou de rattraper très vite ces deux mois d’arrêt de votre formation.

Cependant, avant de vous engager nous vous recommandons de vous renseigner sur les différentes pratiques, de prendre le temps de comparer les prestations et les tarifs, ainsi que les conditions proposées par les auto-écoles de votre prédilection.